On ne voudrait pas en rajouter une couche alors que des milliers d’écoliers encaissent déjà la fin des vacances et le stress de la rentrée. Pourtant, qui dit rentrée scolaire dit aussi joli bouillon de bactéries, de microbes et autres petites bébêtes pas très sympathiques que l’on partage bien involontairement avec ses copains de cour de récré.
Pour éviter que les classes ne se dépeuplent à la première poussée de fièvre, des mesures préventives doivent obligatoirement être prises par les directions d’écoles et respectées par les parents des élèves malades. La Communauté française vient d’ailleurs d’actualiser la liste de ces mesures de prévention des maladies transmissibles (voir par ailleurs).
Ce nouveau décret signé en juillet par la ministre de la Santé en Communauté française, Fadila Laanan (PS), complète et précise les mesures d’écartement en cas de maladies infectieuses. Il a été envoyé il y a une dizaine de jours aux pouvoirs organisateurs des centres de médecines scolaires et aux PMS qui doivent relayer l’info vers les écoles.
Principale nouveauté qui risque de faire s’arracher les cheveux à plus d’un enseignant et directeur d’école : avoir des poux sur la tête n’est plus un motif d’éviction de l’enfant.
Jusqu’à présent, un élève porteur de ces désagréables parasites était renseigné à la médecine scolaire qui devait s’assurer de l’éviction de l’élève. Ce n’est qu’après le constat par un médecin ou une infirmière de la médecine scolaire ou du PMS qu’un traitement correct a été suivi et que l’enfant n’est plus porteur de poux et de lentes qu’il pouvait revenir en classe.
Désormais, l’élève porteur de poux pourra donc rester en classe. « On s’est rendu compte que la mesure d’éviction avait tendance à écarter plus longtemps les enfants issus des milieux les plus défavorisés, indique le docteur Serge Carabin, directeur général de la Santé en Communauté française. Un enfant issu d’un milieu « normal » était de retour le lendemain après avoir été correctement traité. Mais dans certains milieux, il restait parfois absent trois semaines. Car soit il n’était pas traité, soit les parents se disaient : « si l’école renvoie mon enfant, c’est qu’elle ne veut plus de lui ». Ce qui n’est évidemment pas une bonne chose. »
Avoir des poux n’étant « ni grave ni mortel », la Communauté française a donc décidé qu’à la mesure radicale de l’éviction, on préférera désormais l’information aux parents et le suivi de ceux-ci pour s’assurer qu’ils traitent correctement et rapidement l’enfant infecté.
Les enseignants et directions dans le rôle de chasseurs de poux sur la tête des enfants et de conseillers santé pour les parents, est-ce bien là leur job ?
« C’est vrai que ce n’est pas à proprement parler le rôle de l’école, reconnaît le docteur Carabin. Mais cela se fera avec le soutien de la médecine scolaire. Et si vraiment il n’y a aucune volonté de solutionner le problème de la part des parents de l’élève, une mesure d’éviction pourra toujours être décidée. Mais cela ne peut plus être la première mesure. »
À la médecine scolaire, on prône d’ailleurs une action d’information préventive à destination des parents, par le biais des « cellules bien-être à l’école ». Une mesure annoncée fin d’année scolaire dernière par la ministre de l’enseignement Simonet (cdH). Composées de médecins, psychologues, d’enseignants et de représentants de l’association de parents, ces cellules devront avoir un rôle d’alerte quand elles constatent que la santé d’un élève se dégrade. Où quand elles voient de petites bestioles courir sur la tête de certains d’entre eux…¦